Je ne vais pas renier mes origines. Après des débuts classiques, je suis arrivé aux instruments celtiques par hasard et par goût. J’y ai découvert des formes d’expression et de transmission qui tranchent avec ma formation académique. Je me suis mis à la bombarde dans Realta par nécessité, pour répondre à mon collègue sonneur. Armé de mes bases techniques je suis vite devenu un sonneur potable. Au niveau généralement accepté à l’époque en musique celtique. Il s’agissait simplement de jouer juste, et d’assurer sa place dans l’arrangement. Une démarche minimaliste et creuse que j’ai perpétrée plus tard dans le groupe de rock celtique Kreposuk. J’ai rencontré mon mentor Yfig Le Digabel, un vieux sonneur breton malheureusement aujourd’hui disparu, qui m’a fait découvrir l’expression traditionnelle. Un mélange de simplicité et de rigueur, avec une subtilité de jeu et la nécessité d’observer les danseurs pour leur donner l’élan qui justifie cette musique. Cette vision traditionnelle m’a obligé à revoir complètement mon jugement sur la musique bretonne, sur l’expression traditionnelle, sur la transmission orale.
Mon projet instrumental breton principal est le trio avec tambour pleinOuest, où je joue de la veuze, du biniou et de la bombarde, essentiellement des airs de danses bretonnes.
Je joue aussi de la veuze en solo dans les cérémonies. En plus des mariages bretons qui sont très fréquents aujourd’hui, j’ai à cœur de répondre présent dans des situations moins joyeuses, comme les enterrements, pour rendre à la culture bretonne ce qu’elle m’a apporté.
Mariage breton à la cornemuse : Scarborough fair par chanteur-celtique
L’écoute des chanteurs bretons traditionnels, les frères Morvan et les sœurs Goedec par exemple, m’a beaucoup apporté dans la construction de mon phrasé de sonneur. J’essaie maintenant de puiser dans le phrasé instrumental pour construire mon travail de chant en breton. J’en suis aux balbutiements de cette démarche, rendez-vous dans quelques années.